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Souvenirs d’une journée à l’île Sainte-Marguerite – 75ème anniversaire du mémorial protestant
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Souvenirs d’une journée à l’île Sainte-Marguerite – 75ème anniversaire du mémorial protestant
Une traversée vers l'île St Marguerite
Nous étions quelques-uns des associations cultuelles des Églises Protestantes Unies de Vence et de Grasse à nous rendre à l’île Sainte-Marguerite, pour vivre ensemble une journée de mémoire et de recueillement, à l’occasion du 75ème anniversaire du mémorial protestant et de l’inauguration d’une plaque commémorative.
Le rassemblement a réuni également de nombreux autres participants des Églises protestantes des Alpes-Maritimes — de Cannes, Antibes, Nice et d’ailleurs — ainsi que de l’Est Var. Cette communion fraternelle, où plusieurs communautés se sont retrouvées unies par la mémoire et la foi, a donné à la journée une intensité toute particulière, marquée par la diversité des voix et la force d’un témoignage partagé.
Tout a commencé par une traversée en bateau, qui déjà donnait à la journée une tonalité particulière. Quitter la terre ferme, voir s’éloigner la ville de Canne, sous un soleil encore estival. Ce passage évoquait à la fois un air de vacances, et un pélérinage vers nos prédécesseurs. Nous allions vers ce lieu chargé de mémoire, un lieu où le passé continue à parler au présent.
Un culte sous l’arbre
Après notre arrivée, le temps de respirer l’air marin et d’une petite marche, nous étions rassemblés pour un culte, sous l’ombre généreuse d’un grand arbre. Cette ombre protectrice était à la fois refuge contre le soleil et signe de la bienveillance divine. Le culte nous a rappelé une vérité intemporelle : il est parfois nécessaire d’obéir à la loi de Dieu plutôt qu’à celle des hommes.
Les pasteurs incarcérés ici avaient fait ce choix, au prix de leur liberté et, pour la plupart, de leur vie. Mais leur fidélité n’a pas été vaine : elle a nourri la mémoire protestante, elle a fortifié la foi des générations qui les ont suivis, et elle continue aujourd’hui de nous interpeller. Dans nos vies, où les tensions entre soumission à la loi humaine et résistance aux injustices demeurent, leur exemple reste une lumière qui nous guide.
Inauguration de la plaque
Témoignage de reconnaissance envers cette histoire, l’inauguration de la plaque fut un moment fort, à la fois de mémoire et de recueillement. Elle rappelait le destin de ceux qui ont souffert pour leur foi, tout en traçant un trait d’union avec notre présent. Ce signe posé sur les murs du fort nous invite à mesurer l’ampleur du chemin parcouru depuis ces temps de persécutions, et à rendre grâce pour la liberté de culte dont nous jouissons aujourd’hui. Mais ce trait d’union est aussi un avertissement : il nous rappelle combien il est nécessaire de rester vigilants, afin de préserver ce bien si précieux qu’est la liberté religieuse, non seulement pour les protestants, mais pour l’ensemble des confessions.
Conférence de Hubert Bost sur la vie des Eglises du Désert
La journée s’est poursuivie par une conférence donnée par Hubert Bost, qui nous a offert un éclairage profond sur le destin du refuge huguenot et sur la vie des Églises du Désert. À travers ses mots, nous avons redécouvert la force d’une résistance spirituelle et communautaire, vécue souvent au prix de la liberté, parfois même de la vie. Cette histoire, marquée par la clandestinité des assemblées et la fidélité des croyants dispersés, nous rappelle que la foi, pour nos ancêtres, n’était pas seulement conviction intérieure mais acte courageux, assumé dans l’adversité.